INTRO

Cyberpunk 2077, teasé en 2012, puis 5 ans de silence avant que CD Projekt RED nous offre enfin plus d'informations lors de l’E3. Repoussé à plusieurs reprises pour éviter le “crunch” et qui finalement aura été crunché. Nous l'attendions, vous l’attendiez peut-être aussi, et nous l’avons testé pour vous. 

Mais tout d’abord, qu’est-ce que le “Cyberpunk” ?  L’association des mots cybernétique et punk, une branche du mouvement punk également. Il s’agit d’une vision pessimiste, violente et cynique d’un futur où la cybernétique est ultra présente et d’un monde dirigé par des corporations puissantes, écrasant la société où la pauvreté et la violence règnent. Le monde cyberpunk vous avez pu le découvrir sur d’autres supports comme Akira, Ghost in the Shell, Blade Runner, Altered Carbon, Matrix ou même y avoir joué dans Deus Ex ou encore Final Fantasy VII fortement inspiré du mouvement.

Cyberpunk 2077 prend également plus profondément ses racines dans le jeu de rôle papier (pensez Donjons & Dragons) Cyberpunk 2020 et son ancêtre, Cyberpunk 2013.

Le jeu a été développé par CD Projekt RED, également connus pour la série (jeu vidéo) The Witcher et plus particulièrement le dernier opus, The Witcher 3. Son développement aura fait couler beaucoup d’encre et créé beaucoup d’anticipation. Que ce soit avec certaines mécaniques présentées (et parfois abandonnées), que le choix d’une origine unique avec influence sur l’histoire ou encore la présence du grand Keanu Reeves en tant que co-protagoniste.  

Voici donc l’avis de la Team RED sur ce jeu si attendu. Notez cependant qu’il s’agit de nos avis personnels, et malgré la présence partagée de ‘RED’ dans notre nom et celui du studio, nous ne sommes pas journalistes de jeux vidéo, et avons pu découvrir le jeu à sa sortie grand public seulement. Nous avons uniquement testé le jeu sur PC et n’avons pas encore terminé la quête principale, tant le contenu à explorer est grand.


 

LIFEPATHS (Parcours de V)

Avant même d’arriver sur la création de personnages (plutôt complète mais moins que ce que nous imaginions), Cyberpunk 2077 propose au joueur de choisir une origine, un lifepath/parcours pour son personnage, nommé V. Ces derniers sont : 

- Nomade, où V provient d’un groupe éloigné de la folie de Night City, une bande nomade de routards et bikers indépendants, suivant leurs propres lois.

- City Kid/Gosse des rues, V vient de Night City, et en connaît tous les recoins, et pas forcément les plus glorieux. Mais quand on est un enfant de la ville, on ne peut jamais réellement la quitter, jusqu’à son dernier souffle.

- Corpo, V travaille pour l’une des plus glorieuse et importante corporation dominant le monde et bien entendu Night City. En haut de l’échelle, la vue et le savoir sont différents, mais dans un repaire de vipère, il faut faire attention, car un seul faux pas, et la chute sera douloureuse.

L’idée originale était de tester chaque Parcours de V, un début unique donnant une origine spécifique à notre V. Cette idée a été assez vite mise en berne par le fait que ces derniers ne dépassent pas la demi-heure, si ce n’est le quart d’heure. 

Pas que cela soit une mauvaise chose en soi. Nous sommes ainsi projetés dans le cœur du jeu et de la quête principale de l’Acte 1 assez rapidement. 

Cependant, pour ceux d’entre nous qui imaginaient un début avec une identité réelle, une origine forgée et indépendante, il y a une certaine déception. Dur de ne pas faire la comparaison avec un autre jeu, plus ancien et d’un autre studio, Dragon Age : Origins, qui proposait un vrai traitement d’origines à explorer, et avec un réel sentiment de l’influence de ses choix de personnage sur toute la durée du jeu. Alors que cela semblait être l’idée derrière les Parcours de V Cyberpunk 2077, elle est assez maladroitement utilisée;  

Finalement, nos origines n’ont que peu d’impact, de manière individuelle, sur le jeu. Quelques lignes de dialogues ou des facilités qui apparaissent, comme des clins d’œils, à nos origines, mais sans plus. 

Ce sont les choix de V en tant qu’individu, peu importe son background, qui auront plus de conséquences. Un point sur lequel CD Projekt RED retrouve son fort exploré dans The Witcher 3. Nous avons plus l’impression d’avoir un personnage unique dont la personnalité se crée réellement lors des dialogues que quelqu’un avec un passé, parfois très vague (grosse déception pour l’introduction du Nomade), qui l’influence encore profondément. 

Un mal pour un bien, peut-être puisque qu’après un saut en avant dans l’histoire version cinématique-montage pour installer V dans sa nouvelle vie, cette dernière débute réellement lors de la première mission aux côtés de Jackie, qui ne surprendra pas celles et ceux ayant regardé les trailers de gameplay présentés en 2018.

Quoi qu’il en soit, si vous cherchiez encore dans quelle origine vous lancer, c’est le peut-être surprenant Corpo que nous vous conseillons. 

AVIS GÉNÉRAL

Quant au jeu en lui-même, certains de ses défauts sont déjà connus, notamment celui des bugs. Nous n’en avons pas rencontrés de trop problématiques pour le moment, et ceux que nous voyons sont principalement drôles à cause de l’absurdité de la chose (voitures contrôlées par l’IA qui foncent toutes dans un mur avant de continuer leur route comme si de rien n’était dans un secteur du jeu par exemple), même si certains sont un peu agaçants (si vous pouvez passer à travers une vitre avec votre moto alors que cette dernière ne se casse pas même avec une grenade, il y a un petit soucis quelque part.) 

En dehors de cela, le jeu est plutôt satisfaisant, si vous avez le bon matériel pour le faire tourner (petite pensée pour les détenteurs de PS4 & Xbox One.) Si vous êtes du genre, un peu comme nous, à vous arrêter tous les trois mètres pour aller voir ce qu’est ce petit point jaune sur la carte, Night City offre largement de quoi faire. Nous avons probablement bien plus d’heures de jeu sur des quêtes secondaires que sur la principale. Petit conseil, arrivés à l’Acte 2, faites la quête Delamain le plus rapidement possible; en plus d’être excellente et bourrée de clins d’oeils, elle vous fera découvrir les différents secteurs de Night City.

Les personnages principaux de la quête centrale sont attachants, parfois trop pour nos petits cœurs fragiles dans un monde où la vie et la mort sont si proches. Le doublage, autant en VF qu’en VO est très bon. Le personnage de Keanu Reeves vole presque la vedette et rajoute énormément dès son arrivée, sans trop de surprise cependant (c’est Keanu Reeves après tout.)

Visuellement, même si ce n’est pas une claque comme a pu l’être The Witcher 3, le jeu reste beau et il faut bien applaudir l’effort présent dans la diversité et l’immensité de la carte. Attention cependant si vous avez facilement des migraines ophtalmiques ou de l’épilepsie, le jeu n’est pas des plus accessibles sur ce point, n’hésitez pas à faire des pauses régulières.

Pour ce qui est de la musique et son: la musique peut plaire, ou non, mais cela est une question de goût. Cependant les soucis sonores qui font qu’un PNJ peut lancer deux phrases au même moment ou que des personnages parlant entre eux à l’autre bout d’une rue soient aussi audibles que s’ils étaient à côté de nous est plus problématique et de l’ordre du bug agaçant, à corriger au plus vite.

Niveau gameplay, il offre quelques nouveautés sympathiques, avec le piratage notamment, mais les différents moyens d’effectuer une mission (foncer dans le tas ou faire dans la discrétion) sont des éléments désormais basiques dans un jeu type RPG. Pour ce qui est du déplacement, la conduite a été assez vite améliorée avec un patch, mais ce n’est pas toujours extrêmement fluide au niveau de la prise en main (pour le plus grand malheur des piétons); heureusement il n’est pas compliqué d’obtenir un véhicule, de manière légale (par les dizaines de messages de personnages vous proposant d’en acheter un) ou non. A noter une petite préférence de l’équipe RED pour la moto.

CONCLUSION

En conclusion, ce Cyberpunk 2077, même s’il possède de bonnes qualités, est loin d’être celui promis ou teasé par le studio. Il lui aurait fallu plus de temps de développement, et nous attendons de voir ce que les différents patchs, ainsi que le contenu additionnel, vont ajouter. Il ne faut pas oublier que les sorties des précédents jeux de CD Projekt RED montraient des soucis similaires, pour finir par devenir les références qu’ils sont aujourd’hui. 

A voir donc comment va progresser le jeu, mais sa naissance laisse une impression très mitigée, sur fond de scandales liés à de nombreux aspects.